Moins de sorgho grain cette année

Le sorgho grain est à la peine. Les surfaces sont encore annoncées en baisse (à 45 000 ha) et il sera difficile d'atteindre le rendement de 63 q/ha obtenu cette automne, le meilleur depuis dix ans. FranceAgriMer prévoit une collecte de 131 000 t sur 2011-2012 contre 153 000 t la campagne passée. Cette dernière avait d'ailleurs vu un doublement des utilisations pour l'alimentation animale, de 60 000 à 120 000 t, lesquelles ont dépassé les volumes dédiés à l'export vers l'Union européenne (76 000 t). L'Hexagone a même dû importer 73 000 t de sorgho la campagne précédente.

Comme quoi le sorgho est une source de matière première pour les fab et que « la collecte française reste bien inférieure aux besoins intérieurs et communautaires », alerte la filière. Elle note d'ailleurs une meilleure prise en compte des organismes stockeurs pour le sorgho. « Auparavant, ils n'étaient pas moteurs dans le développement du sorgho, culture économe qui ne génère pas suffisamment de profit en terme de vente d'intrants, indique Patrice Jeanson, président de Pro-Sorgho, l'association des semenciers impliqués dans la céréale. Elles doivent trouver des solutions dans le cadre du Plan EcoPhyto et certaines ont la volonté de se tourner vers le sorgho. » Pour les accompagner, « il y a aura un nombre conséquent d'inscriptions variétales cette année », assure-t-il. Les semenciers continuent donc de croire à la culture du sorgho pour le grain. Mais aussi pour ses autres usages. Si le déficit fourrager récurrent a amené le développement de nouvelles stratégies de production de fourrage intégrant le sorgho fourrager et ensilage, le printemps très sec de 2011 a entraîné une forte demande de ces types variétaux. En effet, les surfaces de sorgho dédié à l'ensilage et au fourrage progressent chaque année, de 6 000 ha en 2008 à 22 000 ha en 2011. Le sorgho à usage biomasse, s'il est une réalité en Allemagne avec des surfaces proches de 60 000 ha, n'en est qu'à ses balbutiements en France.

Renaud Fourreaux